La sécurité culturelle en contexte de recherche en santé autochtone – Rapport final des discussions de la Table ronde  

Résumé à l’intention des décideurs organisationnels

Par Marie-Ève Blackburn, Andréanne Gravel, Audrey Monette-Deschênes, Leila Qashu, et Sherri Bisset 

Du 26 au 28 avril 2023, l’expertise en santé autochtone de l’Unité de soutien (SSA) Québec; le Bureau du Principe de Joyce; le département de médecine familiale de McGill; et Tahatikonhsontóntie’ Environnement réseau pour la recherche en santé autochtone du Québec (ERRSA-Qc) ont uni leurs forces afin de créer l’événement la « Table ronde sur la sécurité culturelle en contexte de recherche ». Cet événement, réunissant 45 personnes, avait comme objectif de définir les meilleures façons de mener une recherche culturellement sécuritaire en contextes autochtones relatifs à la santé, en plaçant au centre de la démarche les voix et les savoirs des Autochtones et des personnes qui leur sont alliées. 

Ce résumé vise à fournir des informations sur le rapport qui pourrait vous intéresser. Le rapport complet peut être consulté sur le site Internet de l’ERRSA-QC :

Ce rapport comprend six sections et aborde la santé autochtone historique et contemporaine; l’émergence du concept de la sécurité culturelle et les nuances à y apporter; les obstacle passés et courant à la sécurité culturelle des Autochtones en recherche, et le changement de paradigme qui s’y opère depuis quelques années; les éléments clés à la création d’environnement de recherche culturellement sécuritaire; les recommandations pour quatre groupes de parties prenantes impliqués dans la recherche (décideuses et décideurs politiques, décideuses et décideurs organisationnels, chercheuses et chercheurs ainsi qu’éducatrices et éducateurs); la formation en matière de sécurité culturelle en contexte de recherche; et le Principe de Joyce et la recherche. 

Résultats clés

Les organisations concernées par les pratiques de recherche culturellement sécuritaires doivent s’engager à changer leurs façons de faire de la recherche avec et par les Premiers Peuples. Pour ce faire, les décideuses et décideurs organisationnels de la recherche doivent renouveler et établir des de relations avec les personnes, les communautés et les organisations autochtones communautaires. Elles doivent également reconnaître les droits des Autochtones à l’autodétermination en matière de recherche. La collaboration et le partenariat sont les principes fondateurs dans l’accomplissement de ces changements.  Plusieurs moyens ont été nommés dans le cadre de la Table ronde, notamment l’inclusion de personnes autochtones à l’intérieur des organisations allochtones de recherche dont le mandat serait de favoriser une démarche de transformation organisationnelle et d’autochtonisation. Ce faisant, les organisations s’assureraient que les priorités de recherche soient déterminées par les communautés ou les organisations autochtones concernées.

Recommandations clés

Établir des partenariats avec des communautés et des organisations autochtones qui mettent en relief la reconnaissance et la mise en œuvre du droit à l’autodétermination des Peuples Autochtones. Ceci comprend le droit à l’autonomie de la communauté ou de l’organisation à mener ses projets de recherche. Cela signifie également de soutenir le renforcement des capacités en matière de recherche du partenaire autochtone et de remettre en ses mains le pouvoir décisionnel. 

S’assurer que les projets de recherche correspondent aux besoins des personnes, communautés et organisations autochtones. Cette validation se doit d’être émise par les autorités autochtones et être préalable à tout projet ou octroi de financement de recherche en santé autochtone. Se faisant, les organisations de recherche opéreraient un changement de paradigme vers les recherches culturellement sécuritaire. Les organisations comme les chaires de recherche sont particulièrement concernées par cette recommandation. 

Mettre sur pied des comités de recherche formés de chercheuses et chercheurs autochtones ou de personnes reconnues par les communautés à l’intérieur des organisations ou au sein des communautés autochtones. Cette mesure aurait comme effet d’encadrer les personnes allochtones souhaitant faire de la recherche auprès des personnes, des communautés, ou des organisations autochtones.   

Mettre en place des mécanismes de suivi, d’évaluation constante et de sanctions de la sécurité culturelle des partenaires autochtones afin de mieux encadrer les projets de recherche. Ainsi, les organisations de recherche peuvent s’assurer que les équipes de recherche soient imputables à l’endroit de leurs partenaires autochtones et au-delà de la fin d’un projet.