Colloque « L’appropriation culturelle et les peuples autochtones : Entre protection du patrimoine et liberté de création »
Photo des conférenciers de la soirée du 4 avril 2018
Photos des conférenciers du 5 avril 2018
PROGRAMME DU COLLOQUE
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La question de l’appropriation culturelle suscite de nombreux débats, souvent émotifs et polarisés du fait non seulement des grands enjeux qu’elle soulève – propriété intellectuelle, liberté d’expression, vivre-ensemble – mais également de malentendus et de méconnaissance du phénomène. D’ailleurs, plusieurs définitions peuvent en être proposées, mais la plupart se rejoignent sur la notion d’une utilisation et transformation d’éléments (récits, symboles, concepts, savoirs…) d’une culture marginalisée par une culture dominante.
En effet, au-delà de l’intention de reconnaître, de rendre hommage ou de commémorer des cultures, des personnages historiques ou des patrimoines vivants, c’est l’utilisation et la transformation d’éléments d’une culture marginalisée qui pose problème.
C’est notamment le cas lorsque la transformation de ces éléments hors de leur contexte nuit à la culture d’origine en la privant de son essence, la diluant ou répandant des ersatz faussement montrés comme lui étant fidèles. Lorsque ces utilisations sont réalisées sans considération pour les régimes de propriété intellectuelle autochtones, il s’agit pour certains d’une autre manifestation de la dépossession (territoire, langue…) qui a marqué l’histoire coloniale.Cependant, les emprunts, les métissages et les échanges culturels sont des phénomènes universels qui ont marqué l’histoire de l’humanité et lui ont permis de multiples avancées. Il semble donc important, pour d’autres personnes, de poursuivre ces échanges entre les cultures, ainsi que de préserver leur liberté de création. Certains craignent en effet un basculement du côté de la censure et un repli sur elles-mêmes de certaines communautés, censure et repli qui seraient nuisibles à la créativité et à la possibilité de s’inspirer de patrimoines que d’aucuns jugent appartenir à l’humanité dans son ensemble et non à des groupes culturels en particulier. Nées aux États-Unis dans les années 1980, c’est surtout depuis une dizaine d’années que les controverses liées à la question de l’appropriation culturelle ont commencé à éclater dans la sphère publique québécoise. Dans quelle mesure ces débats prennent-ils une saveur particulière au Québec du fait de sa propre histoire et de ses propres défis identitaires?
Ce colloque, organisé par le Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones contemporaines (GRIAAC-UQAM) et la Société Recherches amérindiennes au Québec (SRAQ), avec la collaboration de Terres en vues, visait à réunir des experts et des praticiens des cultures et des sociétés autochtones (Premières Nations, Inuits et Métis), mais aussi des spécialistes des questions juridiques liées à la propriété intellectuelle, au droit d’auteur et aux droits collectifs, autour d’une question commune : comment respecter et protéger les traditions, les conceptions, les symboles, les savoirs, les patrimoines culturels matériels et immatériels autochtones, tout en continuant à favoriser la créativité et les échanges entre les cultures ? À travers des présentations générales et des tables rondes réalisées sous forme d’ateliers, ce colloque visait non seulement à poser les termes de ces questions complexes, mais également à identifier des pistes concrètes d’actions pour que soient reconnues et respectées l’histoire, les lois, et l’épanouissement tant des cultures autochtones que des autres cultures et, en particulier, de la culture québécoise.
VIDÉOS DE DEUX CONFÉRENCES SUR NOTRE PAGE FACEBOOK
Table-ronde: Appropriation culturelle et création artistique
Discussion entre le comédien et metteur en scène Alexis Martin, l’entrepreneure Nadine St-Louis et les artistes Kathia Rock et Marco Calliari.
Publiée par Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones sur jeudi 5 avril 2018
Table-ronde: Droits d’auteur, propriété intellectuelle autochtone, le point de vue juridique
Discussion entre les professeurs Georges Azzaria et Konstantia Koutouki et l’avocate au cabinet Dionne Schulze, Élisabeth Patterson.
Publiée par Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones sur jeudi 5 avril 2018